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Libby : Doug, l'expression « we interfere » (nous interférons) figure à plusieurs reprises sur le site web de Dicerna. Pouvez-vous expliquer à nos auditeurs ce que vous entendez par là ?
Douglas : Avec plaisir ! Nous avons intentionnellement cherché une expression surprenante et quelque peu inhabituelle afin d'attirer l'attention. Chez Dicerna, nous interférons avec la maladie. Les maladies perturbent fortement la vie des gens et nous voulons interférer avec leur capacité à le faire.
L'expression fait référence au nom de la technologie que nous utilisons, l'interférence par ARN. Par conséquent, pour ceux qui connaissent cette technique, il s'agit d'un jeu de mots sur le terme « interférer », qui est utilisé pour attirer votre attention et montrer que nous interférons avec la maladie. C'est ce que nous faisons pour aider les patients à retrouver la santé.
Libby : Les innovations dans le domaine des soins de santé et de la génomique ont fait couler beaucoup d'encre. Des termes comme ARNm, thérapie génique et édition de gènes ont fait la une des journaux, notamment en relation avec les vaccins contre le Covid-19. Pourriez-vous expliquer brièvement les différences entre ces concepts, et en quoi l'approche de Dicerna en matière de silençage des gènes est différente ?
Douglas : Je pense que nous connaissons tous la formidable machinerie qui fait fonctionner notre corps chaque jour. Elle est principalement constituée de protéines. (...) Mais nous avons aussi un code génétique, un « ensemble de directives » qui code toutes les instructions permettant de fabriquer ces protéines. Notre génome - cet ensemble d'instructions génétiques - ressemble un peu à un énorme livre de recettes de 20.000 à 30.000 pages, comprenant chacune une recette pour fabriquer une protéine.
En prenant l'exemple du livre de recettes où chaque protéine correspond à un plat, il vous serait impossible de poser un ouvrage de cette taille sur le plan de travail d'une cuisine. Vous devez donc photocopier une page et l'apporter sur votre plan de travail pour pouvoir fabriquer la protéine. Traditionnellement, les médicaments étaient conçus pour interférer avec la machinerie, c'est-à-dire avec les protéines qui sont fabriquées.
Mais toutes les technologies que vous avez mentionnées s'attachent plutôt à examiner l'ensemble d'instructions génétiques, et elles considèrent pour cela soit le gros livre de recettes, soit la copie d'une page particulière. (...)
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L'ARNm est la copie d'une page du livre de recettes du génome qui est faite pour coder une protéine spécifique. Les entreprises spécialisées dans l'ARNm fournissent une copie de l'extérieur. Dans le cas des vaccins, elles fournissent une copie d'une protéine virale que votre organisme transforme ensuite en protéine virale afin que votre système immunitaire puisse la reconnaître. Cette technique ne provoque pas d'infection car il ne s'agit pas du virus complet. Mais c'est une bonne approche lorsqu'il manque un gène à un patient. Elle permet d'introduire la copie de ce gène dans le corps pour que la protéine puisse être fabriquée. Ou si vous avez besoin qu'un gène soit plus actif, si vous souffrez d'une carence en une hormone particulière ou autre, vous pouvez introduire une copie dans l'organisme, qui permettra d'accroître la production d'hormones.
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La technologie de Dicerna fait l'inverse. Si vous avez un gène en trop grand nombre, l'interférence par ARN perturbe la capacité de lecture de la copie du gène. Ce processus est parfois appelé silençage des gènes. Il empêche le gène d'être transformé en protéine. De nombreuses maladies courantes, qu'elles soient cardiovasculaires, gastriques, auto-immunes ou inflammatoires, sont imputables à un emballement du processus biologique. (...)
Les autres technologies que vous avez mentionnées [thérapie génique, édition de gènes] ciblent l'ensemble d'instructions lui-même. Or, celui-ci est permanent alors que les copies sont temporaires. Par conséquent, lorsque vous intervenez au niveau des copies, avec l'ARNm ou l'interférence par ARN, l'effet est de courte durée et vous devez à nouveau administrer le médicament. Les technologies qui ciblent l'ensemble d'instructions ont au contraire un effet permanent, qui dure toute la vie. Il faut donc être très prudent.
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La thérapie génique, comme on l'appelle habituellement, consiste à insérer une nouvelle page dans le génome. Par conséquent, si l'une des pages est manquante ou simplement endommagée de sorte qu'elle ne fonctionne pas correctement, vous pouvez insérer une toute nouvelle page ou une page supplémentaire remplaçant celle qui est défectueuse. Cette approche est particulièrement pertinente pour les maladies génétiques causées par un gène manquant ou lorsqu'une personne hérite d'une copie défectueuse d'un gène de ses deux parents. (...)
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La dernière technologie, qui est plus récente et pour laquelle aucun produit n'est encore approuvé à l'heure actuelle contrairement aux trois autres, est l'édition de gènes. Elle modifie littéralement les mots sur les pages individuelles. Une façon simple d'effectuer cette édition consiste à effacer des choses, ou à prendre une page et la déchirer. C'est un peu comme l'interférence par ARN dans la mesure où vous désactivez le gène en le cassant au niveau de l'ensemble d'instructions. Et l'effet dure toute la vie. (...) L'autre manière de faire, qui est un peu plus difficile et à un stade plus précoce de développement technologique, c'est de réparer une erreur. C'est-à-dire que vous prenez une page qui a été incorrectement écrite et vous corrigez le code. (...)
Libby : Quel est le potentiel de Dicerna pour traiter des maladies autres que celles du foie ?
Douglas : Pour diverses raisons, le foie est le tissu le plus facile à traiter grâce à l'interférence par ARN. Mais en comprenant comment faire fonctionner et optimiser cette technologie au niveau du foie, nous avons également découvert qu'en la modifiant assez subtilement, nous pouvions cibler d'autres tissus, comme les tissus pulmonaires, les tissus adipeux et les tissus ou cellules qui font partie du système immunitaire. Cela ouvre la voie à une grande diversité d'applications.
En ajoutant les thérapies axées sur le système nerveux central pour des affections comme la douleur chronique ou les maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson, les applications sont trop nombreuses pour que Dicerna les développe seule.
C'est pourquoi nous collaborons avec des entreprises telles que Roche, Eli Lilly et Novo Nordisk pour nous lancer dans ces autres domaines thérapeutiques, dont certains sont très, très vastes et dépassent nos capacités. Si l'on prend comme exemple le virus de l'hépatite B, qui touche des centaines de millions de patients à travers le monde, nous travaillons avec Roche, une grande multinationale d'envergure mondiale.
Écoutez le reste de cette conversation dans l’épisode complet de One Step Ahead.
ETF pertinents
Au moment de l'enregistrement de ce podcast, Dicerna Pharmaceuticals faisait partie du portefeuille du fonds Lyxor MSCI Disruptive Technology ESG Filtered (DR) UCITS ETF (ticker Bloomberg : UNIC), conforme à l'article 8 du SFDR.
Le géant suisse des soins de santé Roche, avec lequel Dicerna a conclu un partenariat pour développer une thérapie ARNi destinée au traitement de l'hépatite B, est également inclus dans notre ETF Disruptive Technology.
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